RÉCONCILIATION

CAPE HORN

CLAIRE MARIE GOSSELIN a grandi dans la ville minière d'Asbestos. Dès l'âge de neuf ans, elle entreprend ses premiers cours de peinture. À la même époque, une sculpture d'Armand Vaillancourt, érigée devant l'École d'Art et Métier fait scandale et suscite passions et discussions au village. Il n'en fallait pas plus à cet enfant curieux, pour attirer son attention vers les arts visuels. Elle a seize ans, lorsqu'elle part étudier le dessin publicitaire dans la ville de Québec.

C'est lors d'un voyage à New York en 1978, qu'elle entre en contact avec le travail des minimalistes. Sa rencontre avec les brillantines de la période baroque de l'artiste américain Frank Stella aura une incidence sur l'ensemble de sa production artistique.

En 1986, elle se lie d'amitié avec Hélène Goulet, membre fondateur de la galerie Grave de Victoriaville. Cette rencontre sera le début dans le développement d'une carrière professionnelle. Elle a présenté depuis une cinquantaine d'expositions. Membre du RAAV, elle s'est impliquée dans le milieu en siègeant cinq ans sur le conseil d'administration de la Galerie Grave de Victoriaville, et cinq autres années à la Galerie Verticale Art Contemporain de Laval. En 1999-2000, elle est élue réprésentante départementale des étudiants 2ième cycle du secteur des arts et siège au Conseil Académique de l'UQAM.

En 2003, elle complétait une maîtrise en arts visuels et métiatiques à l'Université du Québec à Montréal. Ses préoccupations sur les théories de la couleur, lui ont permis d'enseigner à titre de chargée de cours à l'UQAM et lui ont donné l'occasion d'être conférencière à plusieurs reprises sur le sujet de l'Art de la couleur.

Au printemps 2010, elle a été invitée à participer à l'exposition "Eyes of the world" à la Galerie Icosahedron de Chelsea N.Y. En 2008, elle participe également à l'exposition "Haïti au présent" commissaire Madeleine Therrien, 2001 "Photogénique" commissaire Jean Dumont, 2000 "Photographies actuelles" commissaire Monique Brunet-Weinmann, à la Maison des Arts de Laval.

Claire Marie a reçu une bourse d'excellence PARFAC de l'Université du Québec à Montréal en 1999, et une bourse du Conseil des Arts du Québec en 1997. Elle est représenté depuis trois ans par l'Académie Internationale des Beaux Arts du Québec.

Présentement elle est commissaire pour le projet "Survivance ou le Pinceau comme écriture". Le projet réunit 26 artistes de Laval et des environs en collaboration avec Les Passionnés des Arts Visuels et Société Alzheimer Laval. Une publication de vingt pages ainsi que cinq expositions à Laval, Boisbriand, Montréal et Québec sont au programme entre 2010 et 2012.

Elle prépare pour 2012 une exposition solo à la Galerie l'Espace Contemporain de Québec.

"Les arts sont enracinés dans la substance, dans notre corps humain, dans la couleur, dans la vibration de la voix ; lorsque le corps s'investit dans l'entreprise de l'esthétique, il est alors soumis à l'action qui consiste à animer et à éclairer la continuité entre temporalité et éternité, entre matière et esprit, entre l'homme et l'Autre" George Bertin

Les récentes huiles sur toile de lin de la série LES MILLE ET UNE ÎLES sont le résultat d'une randonnée par un beau matin. À travers ce fait anodin, les paysages sublimées créer par l'artiste, plongent le spectateur au coeur d'éléments aussi antithétiques que la lumière et l'ombre, la translucidité et l'opacité. Les matières s'enflamment et s'humectent par des jeux de surface entre le texturé et le nébuleux, le solide et le liquide.

Pour Claire Marie, ce matin-là, marcher au bord de la rivière des Mille Îles a duré mille ans. Une marche semblable au fil de la vie. Une heure entre le semblable et le dissemblable. Ainsi sont apparus les milles et un reflets ondulatoires de l'espace bidimentionnel. Cet espace fatidique entre le support et la surface, Là où le Ça, miroite les vanités des vanités de ce monde.

Les mille et une pierres rencontrées sur le trajet sont devenues les sujets de cette peinture à l'aspect sculpturale. L'immanence des tableaux plonge le regard aux abords d'une solitude singulière où les contrastes se côtoient, s'entrechoquent tel un mouvement continu. La vague des survivances faisant son lit, sur le support qui accueille la couleur.

Ces lieux bien réels, nous transportent dans un monde ou la poésie du geste évoque, sens et présence.