DISCOURS DE LOUIS BRUENS SUR LA CULTURE ET L’ART…

Bonsoir Mesdames, Bonsoir Mesdemoiselles, Bonsoir Messieurs… et…bonsoir les autres.

Dans l’excellent magazine «L’actualité» du mois de mars dernier, j’ai lu un article très édifiant, sous la plume de Pierre Fortin, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal. Il nous apprend que, en 2008, 118 800 personnes étaient actives dans l’industrie culturelle, au Québec seulement. Il nous dit encore que cette même année, les travailleurs culturels ont produit une valeur ajoutée d’environ 10 milliards de dollars.Il ajoute et je cite : «On peut estimer à environ un milliard, trois cent millions de dollars, au total, l’appui fédéral et provincial à la culture québécoise». Il nous détaille, sa répartition de la population active dans l’industrie culturelle au Québec.

Édition (Livres, journaux, périodiques, logiciel)   23 600 personnes
Films et enregistrements sonores (films, vidéos, disques)     17 200 personnes
Radio et Télévision 12 300 personnes
Auteurs, artistes, interprètes indépendants    11 800 personnes
Art d’interprétation (Théâtre, musique, chant, danse)  11 500 personnes
Bibliothèques et archives     8 300 personnes
Librairies (Livres, périodiques, disques)     6 300 personnes
Patrimoine (musées, lieux historiques, jardins)      6 900 personnes
Autres (design, architecture, artisanat, multimédia, Publicité, etc.) 20 900 personnes
Et voilà donc le total de 118 800 travailleurs culturels.

Monsieur Pierre Fortin prend vraiment la défense de notre culture dans les dernières lignes de son article en écrivant, et je cite :
«Il n’y a pas dix solutions possibles, mais seulement deux : ou nous continuons à appuyer financièrement notre culture ou bien nous la regardons disparaître. Il faut choisir.»

Mais il n’est pas fait mention, dans sa liste, de travailleurs en arts visuels. 

Quoi que vous regardiez à la télévision, ou que vous lisiez dans les magazines et les journaux, jamais, au grand jamais, vous n’entendrez ou ne verrez deux termes bien précis : Peinture et sculpture, à part quelques magazines spécialisés.

La peinture et la sculpture ne semblent pas faire partie de la culture au Québec. Pourtant, dans les dix milliards énoncés pour 2008, vingt pour cent provenaient naturellement des arts visuels, directement et indirectement. Soit approximativement 2 milliards $$$

Au  cours de la dernière année, on nous a rabattu les oreilles : au sujet de la crise financière, cette crise bien préparée depuis 2006 au profit de quelques grands escrocs de ce monde. Mais, chose paradoxale,  au deuxième rang des questions les plus parlées, venait… la culture.
Vous a- t-on déjà donné une définition compréhensible de la culture?

La culture se résume en un seul mot : la connaissance. Donc, Plus on connaît, plus on est cultivé.   Acquérir de la culture c’est  lire, entendre, voir, écouter et surtout… penser.  Naturellement, la culture se subdivise en un grand nombre de facteurs et se manifeste de diverses façons: par la langue, l’esthétique, l’histoire, les sciences, la philosophie et les modes… enfin tout ce qui est humain. Mais, dans toutes les nations du monde, il est un objet prépondérant, vraiment majeur dans les cultures, ce sont les arts. On reconnaît souvent la culture particulière d’un pays à la forme d’art qu’il projette à travers le monde. Tel pays est connu pour sa musique, tel autre pour sa littérature ou sa technologie, son théâtre ou sa religion, etc. 

Pour développer sa culture, un peuple à besoin d’être renseigné très tôt dans sa jeunesse, c’est à dire dès l’école primaire

En ce qui concerne les arts, faites donc une expérience. Demandez à un élève de deuxième secondaire de vous citer trois noms d’artistes-peintres et trois noms de joueurs de hockey. Vous voyez ou je veux en venir.

On nous parle souvent et depuis plusieurs années de décrochage scolaire. Certains petits génies du gouvernement ont avancé l’idée que pour abaisser le pourcentage de décrocheurs, il serait intéressant de sensibiliser les jeunes du secondaire au Hockey.  C’est quoi, cette idée farfelue? Personne n’a donc pensé à sensibiliser les jeunes aux arts. Je peux pourtant vous assurer que les enfants, même les supposés mauvais élèves, déjà au primaire, portent un intérêt au dessin, à la musique, au chant, à la comédie, à la sculpture et surtout à la peinture. Au printemps 2008, nous avons, donné, mon épouse, Caroline et moi, une conférence de deux heures dans une école de Ste-Marguerite, dans les Laurentides.

En projetant sur grand écran des tableaux de tous les genres, figuratifs, semi-figuratifs et abstraits, d’artistes anciens et actuels. Il suffit de regarder les photos sur l’écran pour constater leur attention, leur intérêt et leur participation à chaque question posée. Il y a vingt ou trente ans, je faisais déjà ce genre d’exercice avec des enfants et des étudiants et, chaque fois, j’étais très surpris de leurs réactions tellement positives et l’intelligence de leurs questions.

Si, dans nos programmes scolaires, on ajoutait un cours de culture artistique, on découvrirait très vite que nos enfants veulent savoir, toujours plus tard. Et dans le futur, on ne pourrait plus accuser les parents d’être responsables du décrochage de leurs enfants, car ces derniers seront intéressés à des matières différentes, des matières qui ne leur sont, jusqu’à présent, jamais proposées. Voilà où se trouve la naissance de la culture.