"Les arts sont enracinés dans la substance, dans notre corps humain, dans la couleur, dans la vibration de la voix ; lorsque le corps s'investit dans l'entreprise de l'esthétique, il est alors soumis à l'action qui consiste à animer et à éclairer la continuité entre temporalité et éternité, entre matière et esprit, entre l'homme et l'Autre" George Bertin
Les récentes huiles sur toile de lin de la série LES MILLE ET UNE ÎLES sont le résultat d'une randonnée par un beau matin. À travers ce fait anodin, les paysages sublimées créer par l'artiste, plongent le spectateur au coeur d'éléments aussi antithétiques que la lumière et l'ombre, la translucidité et l'opacité. Les matières s'enflamment et s'humectent par des jeux de surface entre le texturé et le nébuleux, le solide et le liquide.
Pour Claire Marie, ce matin-là, marcher au bord de la rivière des Mille Îles a duré mille ans. Une marche semblable au fil de la vie. Une heure entre le semblable et le dissemblable. Ainsi sont apparus les milles et un reflets ondulatoires de l'espace bidimentionnel. Cet espace fatidique entre le support et la surface, Là où le Ça, miroite les vanités des vanités de ce monde.
Les mille et une pierres rencontrées sur le trajet sont devenues les sujets de cette peinture à l'aspect sculpturale. L'immanence des tableaux plonge le regard aux abords d'une solitude singulière où les contrastes se côtoient, s'entrechoquent tel un mouvement continu. La vague des survivances faisant son lit, sur le support qui accueille la couleur.
Ces lieux bien réels, nous transportent dans un monde ou la poésie du geste évoque, sens et présence.
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